ROBOT

Du nerf dans la machine

Il y a quelque chose de fascinant dans l'inexpressivité que l'on prête souvent aux machines, et la notion de "neutre".
Mais notre animalité (et, avec elle, le sacré) est niée et souffre. Le mutantisme n'entend pas poursuivre une recherche formelle vide de sang et de nerfs. Pour comprendre cela, il faut avoir compris la notion de "caméra animale" : caméra et animale. Technologie, foisonnement de formes et d'abstractions, soit ; mais toujours en lien profond avec l'expressivité. (Clause « tripale »).
Cela a à voir avec l'injection de nerf, de sensibilité, de subjectivité, de rêve et corps, de torsion nerveuse, dans les machines.
Le mutantisme injecte de l'expressivité dans les machines.

Il y a dans la technologie une torpeur qui a besoin d'être réanimalisée.
La technologie, l'environnement technologique, créent une torpeur dont il est nécessaire de se réveiller, de se réanimer, se secouer.

Caméra Animale

Le mutantiste connecte les parties les plus extrêmes de son cerveau : la partie la plus primitive avec la partie la plus récente et expérimentale.
L'extrême technologie et l'extrême animalité se rejoignent. Nous pensons que notre seule issue est de concilier ces deux aspects sans en nier un seul.

Les mutantistes ne sont pas pour une société de contrôle froide et technologique.
Nous sommes pour une technologie animale, amoureuse, nous sommes des caméras animales ; plus la science progresse, plus elle devient organique, et plus elle comprend que nous sommes déjà l'assemblage de milliards de machines, les ribosomes à l'intérieur de nous fonctionnent comme des micro-ordinateurs biologiques, les protéines-enzymes bruissent comme des robots miniaturisés, les cellules carburent comme des usines capables de fabriquer leurs propres machines, les pensées sont des algorithmes. L'opposition animal-technologie n'est pas pertinente, nous constituons déjà des formes biotechnologiques de pointe.


Boîtes noires / caméras crânes

Une caméra est encastrée dans nos têtes, occupant l'espace allant du bas du nez au haut du front.
Nous avons un trou dans la tête, par où passe le paysage, les gens, où tombe la ville, la mer, les boutiques, ce qui entoure, tout ce qu'il y a autour.
La concentration architecturo-démographique s'engouffre dans nos yeux en galaxies noires.
Nous avons un trou dans la tête, où tombe et disparaît tout.

Nos yeux sont des oeufs traversés par l'infini, un puits sans fond à ciel ouvert, un minuscule espace traversé par d'immenses chaînes de montagnes de matière écrasante et sans cesse renouvelée.

Les écrits sont des films de mots, et communiquent des visions, des regards (focales), des sensations, intensités. Les boîtes crâniennes sont des caméras. (Crâne-caméra).
Quand un humain enregistre, note et restitue (par agencement créatif) des visions, des pensées et des sensations, il agit en caméra animale.

[Voir également dans « Machines : Caméra animale ; Camérachine »]

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