« ISSU DE L'HOSTILITE DU MONDE... »

Brèches

Au milieu de l'effondrement des systèmes unifiés de représentation, se densifient des masses uniformes.
L'individualisme de masse n'a pas mené à une explosion des excentricités, des singularités, mais à un nivellement sans précédent.
L'industrie culturelle fabrique des personnalités en kit de prêt-à-penser, des modèles de comportement, qu'elle inculque de façon profonde et invasive.
Pour échapper à ces kystes conformistes, le mutantiste s'engouffre dans la brèche d'une forme, d'une pensée, dont il pousse et exploite les possibilités au maximum.
Plus la compression normalisante sur nos vies sera forte, plus l'on verra surgir des singularités se taper la tête contre les murs (les murs de la "raison") et se tordre jusqu'au mutantisme.
Puisque le corps social est incapable de révolution, certains corps-esprits individuels [sprikors] entament des mutations.

Autrement dit, face à l'hostilité du monde, et l'impossibilité temporaire de toute révolution, les êtres sont contraints de muter. Les êtres résistant intérieurement et dans leurs actes à l'aliénation de masse, à leur fictionnalisation et abstraction, sont acculés à la mutation, et contraints à des torsions inédites, torsions comportementales, psychiques, spirituelles, physiques.
Le mutantisme, ce sont les torsions de l'âme pour survivre dans un monde sans âme, un monde vide.

Les grandes entreprises, les états et les médias mettent en place un dressage de masse engendrant un conformisme de masse.
Toute révolution semble momentanément impossible, reportée sine die.
La prochaine véritable révolution aura lieu dans le contexte d'un état mondial.

Le mot « mutantiste » s'origine en France, mais sa vérité concerne l'ensemble du monde.
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