MACHINES
Exocom [récepteur de transmissions exo, débiteur d'exotélex/exofax,
transmetteur de littérature extraterrestre]
On ne saura jamais vraiment si les transmissions reçues par l'exocom
sont véritablement de nature poétique, ou si celle-ci n'est
que décrétée a posteriori, à la vue des granulosités
esthétisantes générées par le parasitisme inhérent
à l'espace intersidéral : bruit blanc, cascades particulaires
de rayonnements en tous genres, défauts de l'électronique du
récepteur.
Quoi qu'il en soit, l'exocom n'en déverse pas moins ses télex
de poésie extraterrestre, dont la lecture s'apparente à celle
du morse, au vu des motifs tracés. Mais les exofax ne s'interprètent
pas seulement littéralement (pour peu qu'on ait déjà
percé le code, ce qui n'est pas une mince affaire, plutôt un
fantasme pur et simple), mais aussi et surtout par immersion visuelle dans
l'étrange typographie qu'ils dessinent. C'est dans cette configuration
que la poétique des (prétendus) messages se fait jour, tout
comme l'arôme d'un vin se délie au contact du liquide avec les
papilles et le palais. Mais doit-on pour autant conclure que les exotransmissions
consistent en une sorte de streaming vidéo (exostreaming) que l'on
n'apprécierait que visuellement ? Pas forcément. En réalité,
il semblerait que l'exopoésie marque l'avènement de l'interopérabilité
des récepteurs sensoriels : nous jouirions de messages "textuels" par
le biais de nos yeux et il est fort à parier que les crépitements
sonores que captent également nos machines tournées vers l'espace
soient aussi bien des clips d'exovidéo que des senteurs d'exocuisine.
Morceaux choisis de littérature extraterrestre captés par l'exocom
(aléatoires à chaque chargement) :
exotelex
exocom
[whyzegraze] (exotelex2)